16 janvier 2008
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Un projet de directive sur la rétention et l'expulsion des personnes étrangères sera soumis au Parlement européen. Il prévoit une rétention pouvant atteindre 18 mois (actuellement en France, le maximum est de 32 jours) pour des personnes dont le seul délit est de vouloir vivre en Europe, et l'interdiction pour 5 ans de revenir en Europe pour toutes les personnes renvoyées.
En réaction à ce texte inadmissible, la Cimade lance une pétition (signez-la ici !) et appelle à une journée européenne de mobilisation samedi 19 janvier.
C'est donc l'occasion où jamais de vous parler de la Cimade et des centres de rétention...
Un centre de rétention est un lieu de privation de liberté dans lequel sont placés des étrangers contre lesquels ont été prises des décisions de reconduite à la frontière, en attendant la mise en oeuvre effective de ces décisions (concrètement, en attendant qu'un avion à destination du pays de nationalité de l'étranger soit affrété).
La Cimade est une association physiquement présente à l'intérieur des centres de rétention, qui apporte soutien et conseil (surtout juridique) aux étrangers. Elle est la seule association à avoir accès à ces lieux et est donc un témoin essentiel de ce qui s'y passe.
Quelques éléments de réflexion (source Cimade) :
La rétention en chiffres en 2005 :
- Plus de 33 000 personnes retenues (dont 90% d'hommes et 10% de femmes)
- Au moins 200 enfants mineurs privés de liberté avec leur(s) parent(s)
- Une durée moyenne de séjour de 9.5 jours (contre 5.3 jours en 2003)
- La propostion d'étrangers effectivement expulsés est de 59%. Les autres sortent libres de la rétention, sans pour autant que leur situation n'ait trouvé une issue favorable ; ils se retrouvent sans-papiers et donc passibles à tout moment d'un retour en rétention administrative.
C'est pour augmenter la proportion d'étrangers renvoyés que le gouvernement a quasiment triplé la durée maximale de la rétention, de 7 jours à 32 jours depuis la loi "Sarkozy" de 2003, et qu'il a planifié un programme sans précédent de construction de centres de rétention, visant à passer de 1 200 places en 2006 à 2 700 en juin 2008.
Les effets dévastateurs de la politique du chiffre :
Depuis 2003, est fixé à chaque préfecture un nombre minimum de reconduites à la frontière à effectuer, révisé à la hausse chaque année. Pour atteindre ces "objectifs chiffrés", les services de police interpellent toujours plus d'étrangers dans des conditions inacceptables : interpellations au domicile, convocations pièges dans les préfectures, arrestations d'enfants dans les écoles pour les emmener rejoindre leurs parents en rétention. Dans les quartiers populaires, des périmètres entiers sont bouclés afin de contrôler systématiquement les personnes d'origine étrangère.
Des placements scandaleux :
On assiste aujourd'hui au placement en rétention de nouvelles catégories de population : personnes âgées, malades, familles avec enfants, futurs mariés interpellés parfois à quelques jours de leur mariage.
Par son expérience quotidienne, la Cimade peut témoigner que le placement d'enfants en rétention est particulièrement traumatisant et destructeur pour leur équilibre tant psychologique que familial.
Le placement en rétention n'est jamais une obligation, toujours une simple possibilité. L'administration dispose d'autres mesures moins coercitives pour convaincre les personnes de quitter le territoire français.
La Cimade propose une exposition photos parainée par le cinéaste et photographe Raymond Depardon, et réalisée par les photographes Olivier Aubert, David Delaporte et Xavier Merckx.
Place aux images...
En réaction à ce texte inadmissible, la Cimade lance une pétition (signez-la ici !) et appelle à une journée européenne de mobilisation samedi 19 janvier.
C'est donc l'occasion où jamais de vous parler de la Cimade et des centres de rétention...
Un centre de rétention est un lieu de privation de liberté dans lequel sont placés des étrangers contre lesquels ont été prises des décisions de reconduite à la frontière, en attendant la mise en oeuvre effective de ces décisions (concrètement, en attendant qu'un avion à destination du pays de nationalité de l'étranger soit affrété).
La Cimade est une association physiquement présente à l'intérieur des centres de rétention, qui apporte soutien et conseil (surtout juridique) aux étrangers. Elle est la seule association à avoir accès à ces lieux et est donc un témoin essentiel de ce qui s'y passe.
Quelques éléments de réflexion (source Cimade) :
La rétention en chiffres en 2005 :
- Plus de 33 000 personnes retenues (dont 90% d'hommes et 10% de femmes)
- Au moins 200 enfants mineurs privés de liberté avec leur(s) parent(s)
- Une durée moyenne de séjour de 9.5 jours (contre 5.3 jours en 2003)
- La propostion d'étrangers effectivement expulsés est de 59%. Les autres sortent libres de la rétention, sans pour autant que leur situation n'ait trouvé une issue favorable ; ils se retrouvent sans-papiers et donc passibles à tout moment d'un retour en rétention administrative.
C'est pour augmenter la proportion d'étrangers renvoyés que le gouvernement a quasiment triplé la durée maximale de la rétention, de 7 jours à 32 jours depuis la loi "Sarkozy" de 2003, et qu'il a planifié un programme sans précédent de construction de centres de rétention, visant à passer de 1 200 places en 2006 à 2 700 en juin 2008.
Les effets dévastateurs de la politique du chiffre :
Depuis 2003, est fixé à chaque préfecture un nombre minimum de reconduites à la frontière à effectuer, révisé à la hausse chaque année. Pour atteindre ces "objectifs chiffrés", les services de police interpellent toujours plus d'étrangers dans des conditions inacceptables : interpellations au domicile, convocations pièges dans les préfectures, arrestations d'enfants dans les écoles pour les emmener rejoindre leurs parents en rétention. Dans les quartiers populaires, des périmètres entiers sont bouclés afin de contrôler systématiquement les personnes d'origine étrangère.
Des placements scandaleux :
On assiste aujourd'hui au placement en rétention de nouvelles catégories de population : personnes âgées, malades, familles avec enfants, futurs mariés interpellés parfois à quelques jours de leur mariage.
Par son expérience quotidienne, la Cimade peut témoigner que le placement d'enfants en rétention est particulièrement traumatisant et destructeur pour leur équilibre tant psychologique que familial.
Le placement en rétention n'est jamais une obligation, toujours une simple possibilité. L'administration dispose d'autres mesures moins coercitives pour convaincre les personnes de quitter le territoire français.
CECI N'EST PAS UNE PRISON
L'enfermement des étrangers, des images pour comprendre
L'enfermement des étrangers, des images pour comprendre
La Cimade propose une exposition photos parainée par le cinéaste et photographe Raymond Depardon, et réalisée par les photographes Olivier Aubert, David Delaporte et Xavier Merckx.
Place aux images...
Centre de rétention de Hendaye - Mai 2005 - Xavier Merckx / Cimade
Centre de rétention du Mesnil-Amelot - sept. 2004 - O. Aubert / Cimade
Centre de rétention du Mesnil- Amelot - Mai 2005 - D. Delaporte / Cimade
Centre de rétention de Vincennes Mai 2005 - D. Delaporte / Cimade
Centre de rétention de Nice - Mai 2005 - Xavier Merckx / Cimade
Centre de rétention d'Arenc / Marseille - Oct 2004 - O. Aubert / Cimade